Samstag, 6. Dezember 2014

Un Combier à Bogor

3 mois, oui voilà déjà plus de 3 mois que je me suis retrouvé en Indonésie, mêlé à sa population et surtout à sa culture. Si tout se passe extrêmement bien, il a tout de même fallu s’adapter à de multiples petites choses, parfois drôles ou surprenantes mais surtout différentes de nos habitudes et qui forme la culture et la richesse de chaque pays. SI vous avez aimé « Un Indien dans la Ville », je vous propose de prendre connaissance du synopsis d’ « Un Combier à Bogor » en attendant l’achat des droits par une grande maison de disques.




Passer de la Vallée de Joux, cette région si paisible et si belle, même la plus belle du monde selon les dire de beaucoup à une ville de plus d’un million d’habitants qui bouge et grouille en continu à l’image d’une fourmilière géante demande un certain temps d’adaptation mais ce n’est, vous allez le voir, pas la seule différence marquante.  (La majorité des lecteurs de ce blog devaient être surprise que je n’aie pas encore fait la promotion de la Vallée, je me suis donc senti obligé de le faire et en profite pour saluer mes anciens collègues).

 © Vallée de Joux Tourisme
Les Salutations

Je suis certain que vous vous êtes déjà tous retrouvés surpris et très légèrement bête lorsqu’en saluant une amie française, elle s’est retirée après 2 bises. Dans ce cas, les seuls mots qui sortent de votre bouche sont généralement un « Eh oui, chez nous c’est 3 » pour bien montrer que c’est à elle de s’adapter.

Alors en Indonésie, comment salue-t-on les gens ? Ça parait un peu bête comme question mais en fait, ça ne l’est pas tant que ça. Pas de problème de savoir combien on doit faire de bises puisqu’ici, ça ne se fait tout simplement pas (si ce n’est parfois entre deux amies mais c’est plutôt rare). Pour les personnes de notre âge soit on serre la main soit, le plus souvent, il n’y a aucun contact physique ou gestes particuliers mais un simple « Salut ».

Assez banal, me direz-vous ! Oui, mais ce l’est beaucoup moins lorsqu’on s’adresse à une personne plus âgée. Dans ce cas, on s’incline légèrement et on porte la main de la personne plus âgée à son front. Je salue mes parents d’accueil et d’autres personnes de cette manière et les plus jeunes élèves de l’école en font de même avec moi. Il m’arrive parfois de sentir gêner lorsque je veux saluer quelqu’un de cette manière et qu’il me serre simplement la main. Au début, je me demandais si je faisais quelque chose de faux mais après avoir bien observé les gens et leur manière de faire, je crois que c’est simplement parce que je suis étranger. 

Les Indonésiens portent un immense respect aux anciens et ajoutent toujours « Ibu » ou « Ba » qui signifie « Madame/Monsieur » lorsqu’ils s’adressent à eux et n’utilisent jamais le tutoiement pour s’adresser à une personne plus âgée que soit même pour leurs propres parents.

Les Minarets

Peu de personnes le savent mais l’Indonésie est le pays qui compte la plus grande communauté musulmane au monde soit environ 90% de sa population. Les journées sont donc rythmées par les 5 prières quotidiennes et autant d’appel à la prière depuis les minarets ce à quoi s’ajoute assez régulièrement la lecture du Coran également diffusé depuis les haut-parleurs des minarets.

Ces appels à la prière sont assez forts et au début attirent beaucoup notre attention. Mais à l’image d’un morbier ou d’un coucou suisse, on s’y fait très rapidement et la majorité du temps on ne le remarque même plus. Les premiers jours, j’ai eu un peu de mal avec le premier appel à la prière proclamé à 4h30 du matin mais je m’y suis habitué en moins de deux semaines et il ne m’a plus jamais réveillé depuis. 


























Double palme + coupe + challenge définit à l’européen qui devient espion en Indonésie

Bogor est une ville peu touristique et il y est très rare de voir des personnes blanches. Je ne passe donc jamais inaperçu et attire la curiosité de nombreuses personnes, enfants comme adultes. Que ce soit dans le bus, lorsque je marche dans la rue ou dans m’importe quel lieu public les regards se posent sur moi.


Chaque jour, des passants me saluent en s’écriant « Hey Mister » ou me demande comment ça va ce à quoi je réponds avec plaisir mais assez simplement.

D’autres situations sont en revanches légèrement plus gênantes. Lorsque je marche dans la rue, il arrive que quelqu’un m’arrête pour me demander mon nom, d’où je viens, ce que je fais ici ou encore mon numéro de téléphone ce à quoi je réponds avec un petit mensonge en disant que je n’ai malheureusement pas de numéro indonésien.

Certaines personnes remplacent le traditionnel « Hey Mister » généralement adressé à toute les personnes blanches par « Boulé » qui signifie littéralement « Etranger ». Cette dénomination me fait le plus souvent sourire mais peut-être aussi parfois légèrement vexante selon l’âge de l’expéditeur et le ton de sa voix. Je crois que cette appellation n’est dans la majorité des cas pas du tout empreinte de haine ou de xénophobie mais seulement une façon d’appeler les occidentaux.

Quelques soit ces situations, il y a deux façons de réagir. Soit resté très fermé et ne pas répondre soit esquissé un petit sourire et un « Bonjour » qui fera très plaisir à tout le monde et ne coûte rien.  








La salle de bain et les toilettes  

Chez « moi », j’ai plutôt de la chance car la salle de bain est semblable à celle que l’on trouve chez nous si ce n’est que l’eau de la douche est froide et qu’il y a une légère différence avec les toilettes mais vous allez le découvrir dans quelques secondes.  A l’école et dans la grande majorité des foyers, il n’y a pas de douche mais un grand bidon rempli d’eau et un petit saut pour se verser l’eau dessus. Que ce soit chez moi ou à l’école, les premières fois que j’ai pris des douches, c’était à la limite du supplice mais maintenant il m’arrive même de trouver l’eau assez bonne. Et ça a aussi du « positif » puisque ça me permet de rester connecté à quelques stupidités du monde occidental et de participer tous les jours au « Ice Bucket Challenge » bien que celui-ci soit devenu impopulaire encore plus rapidement que François Hollande, il fallait le faire !

Et puis, il y a les toilettes ou les plutôt les toilettes turques. A la maison et dans certains lieux publics, il y a des toilettes normales comme on a l’habitude d’en trouver en Suisse mais le plus souvent, ce sont de simples squats. Dans tous les cas, il n’y a jamais de papier mais soit un jet d’eau soit on utilise la même eau que pour la douche. Beurkkk dégoûtant, immonde, grotesque !! Et bien non, c’est en fait beaucoup plus propre. Vous ne me croyez pas ? Prenons un exemple : 

Il fait beau et vous en profitez pour vous occuper de votre jardin. En plus du fait que cela ne serve pas à grand-chose car que vos pauvres petites salades vont probablement se prendre la grêle ou se faire manger par les limaces, vous avez les mains sales. Vous pouvez soit les laver avec un bout de mouchoir soit avec de l’eau. Même sans utiliser de savon, vous remarquerez que l’eau est bien plus efficace. Eh bien, figurez-vous que cela fonctionne la même chose avec votre postérieur.

A chaque fois que j’ai eu l’occasion de me rendre chez des amis de l’école, ce qui m’a le plus frappé sont les toilettes. Imaginez une petite pièce sombre de 2m2 avec un grand bidon d’eau, des toilettes turcs, quelques produits douche et brosses à dent posés sur un rebord en bois et c’est tout. Pourtant, il se serve de cette pièce pour leurs commissions et se doucher mais aussi laver la vaisselle ou faire la lessive. 

La main droite

La main droite ? Surprenant comme titre, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ??

Les Indonésiens comme d’autres peuples asiatiques portent une grande importance au fait d’effectuer de nombreux gestes uniquement avec la main droite. Manger, désigner quelque chose, donner de l’argent ou n’importe quel objet avec la main gauche est impoli et peut être perçu comme une grande marque d’irrespect. Il arrive qu’ils soient obligés de le faire s’ils sont par exemple très chargés ou dans un transport public bondé et qu’il est difficile de se retourner de manière adéquate pour payer avec la main droite. Dans ce cas, il s’empresse de s’excuser ou ajoute « Ambil dulu » qui signifie littéralement « Prends en premier » qu’on pourrait traduire dans ce cas par « Je te laisse le prendre ».

La main gauche est utilisée pour une seule et unique activité. Ça vous dit quelque chose si je vous parle de jardinage ? Non, non pas pour ramasser les limaces.

Au début, je devais me concentrer pour ne pas commettre d’impaire mais après quelques semaines de pratique, cela me surprend lorsque je regarde un film européen ou américain et que les acteurs échangent avec la main gauche. 

S’asseoir par terre

Les Indonésiens adorent s’asseoir à même le sol. Pour manger, pour discuter, pour jouer aux cartes, ou encore pour utiliser un ordinateur ils aiment ne faire qu'un avec le sol

A l’école par exemple, nous avons logiquement de nombreuses tables mais aucun élève ne les utilise pour manger, ils préfèrent manger assis par terre. Mais cela ne fonctionne pas uniquement pour les enfants mais aussi pour mes parents d’accueil ou pour la grand-maman. Mon papa d’accueil passe, par exemple, toutes ces soirées assis par terre juste devant le canapé et pourtant il est plutôt confortable.

Je dois bien avouer que je n’ai toujours pas compris les biens faits de s’asseoir au sol si ce n’est qu’ils sont tous d’une extrême souplesse et que je passe toujours pour un petit rigolo lorsque l'on fait un petit échauffement avant de jouer au foot. 




N’utiliser que la main droite, prier cinq fois par jour ou saluer son aîné en portant sa main à notre front sont des habitudes qui peuvent paraître étranges car différentes des nôtres mais ici ce sont des activités quotidiennes et qui se font tout naturellement. On peut donc se demander ce qui frapperait un Indonésien en visite en Suisse ; utiliser un couteau pour manger, conserver ses déchets dans son sac en attendant de trouver une poubelle, aimer passer tout un dimanche à table, pouvoir boire l'eau directement au robinet, aimer faire la grasse matinée …. ?

Tout ceci n’est qu’un échantillon  de la culture indonésienne, j’aurais pu vous parler de beaucoup d’autres choses encore mais peut-être qu’un jour vous aurez l’envie de les observer par vous-mêmes car la culture indonésienne est très riche et vaut la peine d’être découverte.

A bientôt pour de nouvelles aventures et n’oubliez pas d’aller faire un tour à la Vallée car cette région aussi mérite d’être découverte. 

Samstag, 22. November 2014

Ma famille d'accueil

Afin d'être au plus près de la culture du pays et de sa population, la majorité des volontaires engagés avec AFS sont logés dans une famille d'accueil ce qui est mon cas.

AFS Indonésie a trouvé pour moi une famille avec beaucoup d'expérience dans le domaine de l'accueil puisque cela fait depuis 2007 qu'ils accueillent régulièrement des jeunes étrangers, généralement pour une durée d'une année.



Mes trois premiers mois sont passés très vite et me souviens de ma première rencontre avec ma famille d'accueil. L'impression avait été très bonne mais les présentations passées, on ne savait pas trop quoi se dire et le trajet jusqu'à la maison s'était fait en silence. Aujourd'hui, les choses ont bien changé et me sens très à l'aise au sein de cette famille.

D'un point de vue économique, ma famille est aisée si ce n'est très aisée. Je ne connais évidemment pas leur revenu mais il est largement supérieur à la moyenne salariale du pays qui est d'environ 140.- par mois.

Tout d'abord, la maison est spacieuse et ressemble à une jolie villa suisse. Sur deux étages, elle compte deux salles de bains, cinq chambres, une cuisine et un salon ce qui est un luxe dans un pays où la majorité de la population vit dans des maisons ne possédant qu'une seule pièce commune faisant  également office de cuisine et ne possède qu'une ou deux pièces supplémentaires.

Pour entretenir cette belle maison, ma famille d'accueil a un couple de domestique qui s'occupe de tout, cuisiner, nettoyer la maison, faire la lessive mais aussi donner à manger ou doucher mon petit frère d'accueil. Ils sont tous les deux très sympathiques mais ne parlent pas l'anglais, c'est donc compliqué pour moi d'avoir de longues conversations avec eux. Au début, il m'était étrange de ne m'occuper de rien à la maison mais ici, c'est très commun pour les familles aisées d'avoir des domestiques et suis le seul - avec mon papa d'accueil, parfois - à leur dire "merci" lorsqu'ils me rendent un service.

Mes deux parents travaillent à des tâches administratives dans de grandes entreprises nationales. Je ne sais pas exactement ce que fait ma maman d'accueil mais mon papa d'accueil a un poste à responsabilité et possède un immense bureau d'environ 20 m2 pour lui tout seul.

























Mes deux grands frères d'accueil de 21 et 25 ans étudient dans des universités à Jakarta ce qui est aussi un luxe dans un pays où l'éducation supérieure est très chère et inaccessibles pour un grand nombre de familles.

Mon petit frère d'accueil n'a que 6 ans mais il parle déjà bien l'anglais et pour cause il est inscrit dans une école privée et reçoit des cours particuliers d'anglais depuis l'âge de deux ans.

Mais la situation économique est heureusement pas le plus important et ils sont tous aussi riches d'un point de vue humain.

J'adore sincèrement mon papa d'accueil et passe de nombreuses soirées à parler avec lui. C'est quelqu'un de très intéressant et d'ouvert sur le monde, avec qui l'on peut discuter au sujet de nombreuses choses. Il est également d'une générosité sans limite et son calme en toute circonstance est assez impressionnant.



Ma maman d'accueil parle assez peu l'anglais et j'ai donc un petit peu moins de contact avec elle. Elle est également très gentille mais ses paroles sont parfois un petit peu plus sèches, notamment lorsqu'elles s'adressent à ses domestiques.

Mais deux grands frères d'accueil vivent à Jakarta et ne rentrent qu’occasionnellement le weekend. J'ai cependant toujours du plaisir à les voir et m'entends très bien avec eux deux.

Mon petit frère d'accueil est généralement très agréable et souriant mais il pique fréquemment de petites crises pour obtenir ce qu'il désire et ça marche à tous les coups. Cela me surprend toujours mais on n'a pas tous les mêmes concepts de l'éducation et me garderai de critiquer puisqu'il paraît que ce n'est pas si facile d'avoir des enfants.

J'aimerai les remercier infiniment de m'accueillir au sein de leur famille durant cinq mois . Grâce à eux, je peux découvrir chaque jour un peu plus de cette culture que j'aime tant et vivre un rêve.




Sonntag, 9. November 2014

La nourriture

La nourriture fait partie intégrale de la culture d'un pays et elle est, je crois, l'un des facteurs les plus importants lorsqu'on choisit sa destination de vacances. En plus du soleil et de la plage, un risotto aux fruits de mer dans une pizzeria toscane fait bien plus rêver qu'une goulache au bord du lac Balaton en Hongrie et pourtant la région y est très belle.

Mais je ne suis pas là pour paraphraser au sujet de la gastronomie européenne mais bien pour vous décrire la nourriture indonésienne que je pourrais décrire en 5 mots  : Riz, piments, frits, omniprésente et délicieuse. Mais on m'accuserait de tomber dans dans la facilité et la flemmardise alors j'ai décidé de vous en dire un petit plus. 

Commençons par le plus important; la base de la gastronomie asiatique, l'aliment qui nourrit des milliards de personnes sur cet immense continent et qu'on retrouve à tous les repas : le Riz.
Lors des repas du midi et du soir, une grosse portion de riz blanc est toujours servi directement dans l'assiette. Ensuite, chacun se sert individuellement de ce qu'il désire parmi les 3 à 4 plats posés au centre de la table.
Si dans les ménages le riz est le plus souvent servi nature, nous pouvons également le trouver dans d'innombrables recettes cuisinées notamment le nasi goreng - littéralement riz frit - qui est l'un des plats les plus célèbres et fait la fierté des Indonésiens ainsi que dans de nombreuses pâtisseries et autres spécialités vendues un peu partout dans la rue. 
Vous l'aurez compris, un repas indonésien sans riz c'est un peu comme l'équipe de France de football sans scandale extra sportif, ça n'a pas réellement de saveurs et il manque quelques choses d'essentiel. 

Mon grand frère d'accueil préparant une steamboat, "fondue" aux fruits de mer

Le second aliment indissociable à la gastronomie indonésienne est le Piment. Ils l'utilisent dans chaque plat cuisiné et en sont totalement friands.
De plus, le sambal - une sauce extrêmement épicée - accompagne tous les repas et est souvent mélangé avec le riz.
J'aime beaucoup la nourriture épicée et me sert de plus en plus de sambal mais pour moi, le piment est trop souvent utilisé et ceci dans les deux sens du termes, je m'explique. 
Trop, premièrement, parce que c'est parfois vraiment très très fort au point à en avoir les larmes aux yeux et la langue qui brûle ce qui n'est pas extrêmement agréable. Deuxièmement, et c'est pour moi là que le bas blesse, c'est qui'il y en a dans tous les plats sans exceptions et le goût du piment prend le dessus sur toutes les autres saveurs. J'ai, par exemple, eu le droit un soir à de très belles crevettes qui paraissaient délicieuses mais celles-ci étaient tellement épicées qu'il aurait été impossible de deviner ce que c'était les yeux bandés. 
Les Indonésiens de leur côté mangent le plus épicé possible et donnent parfois l'impression d'être dans un concours à celui qui se servira le plus de sambal quitte à avoir la goutte au nez durant tout le repas. 

A l'école, j'ai l'occasion de cuisiner tous les mardis et été proclamé Chef Friture ce qui n'est pas rien ;)
La grande majorité des plats sont cuits dans l'huile et les gorengans (casse-croûte frits) sont grignotés à tout moment de la journée. Ceux dont j'ai le plus l'occasion de manger sont les Pisang goreng (bananes frites, un véritable délice) et les Goreng jagung (galettes de maïs frites). Le tempeh et le tofu, deux recettes à base de soja qui, il faut bien l'avouer, n'ont rien de très rares, sont généralement frits et nous en mangeons quotidiennement à l'école car ils sont bons marchés et nous n'avons pas énormément de moyen.

Repas de midi pour les enseignants 

De nombreux indonésiens m'ont dit que leur principale préoccupation lorsqu'ils quittent leurs habitudes et de trouver à manger bien que cela soit à mon avis le dernier des problèmes en Indonésie.
Il y a relativement peu de restaurants mais des vendeurs à tous les coins de rue et même généralement plusieurs par rue.  
Les stands sont soit fixes avec quelques tabourets pour s'asseoir soit ambulant et la nourriture servie dans des boxes ou des sachets selon la consistance de la nourriture. Chaque vendeur a sa propre spécialité; riz, nouilles, glaces, gorengans, pâtisseries, soupe et des dizaines d'autres recettes que l'on ne trouve pas en Europe. 
Omniprésente également. car on peut trouver à manger à tout moment de la journée et il n'y a pas réellement d'horaires fixes pour prendre les repas et encore moins de lieux fixes. Cela peut être à la cuisine mais également dans la chambre à coucher ou assis par terre au salon.
Le soir, j'arrive à la maison entre 18h15 et 19h45 en fonction du trafic et si j'ai joué au foot mais peu importe mon heure de rentrée, j'ai pas le temps de poser mon sac que l'on me propose à manger et je prends, le plus souvent, le souper tout seul ce qui m'a un peu surpris au début mais ce à quoi je suis maintenant habitué.
















































Les Indonésiens sont extrêmement fiers de leur gastronomie et ils en ont de quoi, la nourriture est vraiment Délicieuse et très variée.

Je me réjouis de vous retrouver au tour d'une bonne fondue et d'une bouteille de blanc ou de déguster un bon papet vaudois à mon retour car je ne leur ai, malgré tout, pas encore trouver d'égaux.


Dienstag, 28. Oktober 2014

Un weekend rythmé par la musique

Pour la première fois depuis que je suis ici, j'ai pris un jour de congé et finis ma semaine de travail le jeudi soir.

Vendredi matin, je me rends à l'office de l'immigration pour la troisième fois de la semaine afin de prolonger mon visa. Après m'avoir photographié et pris mes empreintes digitales, il peuvent enfin me délivrer mon visa et je suis bon pour un mois suite à quoi je devrais recommencer le processus.

L'après-midi, je devais partir à Jakarta à 13h00 avec Mas Reza, mon granf frère d'accueil pour aller à un festival de musique. Il m'annonce tout d'abord que nous partirons uniquement entre 14h00 et 15h00. Finalement, nous quitterons la maison à 16h45. C'est ce qu'on appelle un bon quart d'heure vaudois mais ici, le temps et la ponctualité n'ont pas exactement le même sens qu'en Suisse et il faut souvent s'armer de patience.

Le trajet jusqu'à Jakarta est long et dans la capitale, les bouchons semblent interminables . Nous allons d'abord chercher Charita, une amie de mon frère d'accueil sur son lieu de travail mais nous nous perdons en route ce qui ne raccourcit pas vraiment le temps de trajet.

Une fois fait, nous allons manger dans un restaurant japonais. Plats traditionnels et sushis, vraiment très très bon. Charita insiste pour nous offrir le repas, cela me gêne d'autant plus que c'est par le biais de son travail qu'elle a pu obtenir des places gratuites pour le festival. J'ai beau insister pour payer au moins ma part mais il n'y a rien à faire et je la remercie chaleureusement.



Nous arrivons au festival à 21h00 et écoutons d'abord un groupe indonésien. La musique est bonne mais l'ambiance très calme. A la fin du concert, nous allons faire la queue pour assister à une nouvelle représentation que je croyais être de magie. J'étais loin du compte puisqu'il s'agissait du concert de la Guest star de la soirée, le groupe de reggae canadien Magic qui a notamment sorti le singgle Rude et compte 200 millions de vues sur Youtube. La musique est très bonne, le spectacle et l'ambiance magnifiques et je passe un excellent moment. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons manger une pâtisserie et arrivons à la maison à 3h00.
















Le lendemain, je passe une journée tranquille à la maison et en profite pour planifier mes vacances que j'ai programmé pour la fin de mon volontariat mais j'aurai l'occasion de vous en reparler dans quelques mois.

Le soir, je vais à nouveau à un festival de musique avec ma famille d'accueil mais celui-ci se déroule en plein air et est beaucoup plus petit. Il y a cependant quelques bons groupes de musiques traditionnelles et notamment un groupe de jazz et un jeune à la batterie tout simplement époustouflant.

























Le dimanche matin, des bénévoles d'AFS (l'association avec laquelle je suis venu jusqu'ici) nous donnent un cours d'indonésien. Cette semaine, le cours a lieu "chez moi" et il y a deux autres étrangers dont Julie, une vaudoise qui est venue grâce au même programme que moi et travaille dans une petite ville proche de Bogor.



Après le cours, je passe une partie de la journée avec Julie et l'une de nos professeurs d'indonésien qui est aussi ma personne de contact pendant mon séjour. Nous allons manger dans un restaurant qui propose de la nourriture occidentale. La nourriture indonésienne est très bonne mais après 2 mois ça fait tout de même très plaisir de retrouver des saveurs qui me manquaient et que j'avais presque oubliées. Pour couronner le tout, nous prenons une belle coupe de glace pour le dessert. Au Top !


En fin d'après-midi, j'ai été rejoindre ma famille d'accueil à la piscine. Certains diront que ce n'est pas le meilleur moyen pour digérer mais j'ai bien rigolé avec mon petit frère d'accueil et Mas Tahun, le domestique de ma famille d'accueil.

Un weekend bien chargé et très sympathique qui me permet de glisser tout en souplesse dans mon troisième mois en Indonésie.

Montag, 20. Oktober 2014

Mon travail à Yayasan Cipta Mandiri

Voila plus d'un mois et demi que je suis en Indonésie et je ne vous ai pas encore parlé de ce qui occupe la majorité de mes journées. En effet, je ne suis pas ici uniquement pour faire du tourisme mais me suis engagé dans un programme volontaire. Aujourd'hui, je vais donc essayer de vous décrire mon travail comme enseignant.

Brève description de l'école 


Yayasan Cipta Mandiri (YCM) est une école non-officielle qui accueille des enfants et des adolescents issus de milieux pauvres.L'anglais est la matière principale enseignée mais les enfants ont aussi la possibilité d'apprendre à coudre, à cuisiner et d’accroître leurs connaissances générales.

YCM a été fondé en 2002 et accueillait dans un premier temps 12 élèves. Aujourd'hui, elle accueille environ 130 étudiants de  8 à 22 ans répartis selon leur niveau d'anglais.

Ici, il n'y a  ni notes ni de devoirs à domicile, seules des étoiles sont attribuées à la fin de chaque cours selon l'intérêt montré par les élèves. 2 fois par années un petit "marché" interne à l'école est organisé et les enfants peuvent utiliser leurs étoiles pour acheter ce qu'ils désirent.





L'école étant gratuite et non-officielle, les revenus proviennent de donateurs notamment allemands (la cofondatrice étant une allemande domiciliée à Bali). La majorité des enseignants sont d'anciens élèves et la responsable de l'école la seconde cofondatrice.










Mes journées 


Maintenant que vous en savez un petit peu plus sur mon lieu de travail, je vais vous décrire une journée de travail normale même si elles sont évidemment toutes différentes.

Après avoir déjeuné, bien rigolé en voyant tous les messages qui ont été envoyés sur les groupes WhatsApp pendant que je dormais et surtout lu toute l'actualité de la veille, je quitte la maison aux alentours de 7h40. J'ai 15 bonnes minutes de marche avant d'arriver à l'arrêt de bus mais cela fait du bien et le matin, la température est toujours très agréable. Le trajet en bus dure environ 30 minutes et je le fais le plus souvent debout. Il me reste encore 15 minutes de marche avant d'arriver à l'école avec généralement une vingtaine de minutes d'avance.



Chaque matin, le programme de la journée est affiché dans le hall d'entrée et nous avons un petit quart d'heure pour trouver une matière à enseigner selon le niveau de la classe.

Je suis soit accompagné d'un autre prof soit depuis la semaine dernière tout seul avec une classe ce que je préfère car cela me permet d'être beaucoup plus libre et me sens nettement plus à l'aise. Quelques livres d'anglais, de géographie, de math ou encore de sciences ainsi que quelques ordinateurs sont à notre disposition et je suis totalement libre sur la matière que je souhaite enseigner. Le matin, nous sommes avec la même classe de 9h00 à 12h00, la dernière heure étant généralement consacrée à un jeu. 

Le repas de midi est préparé par des élèves et nous mangeons à l'école. Je m'installe soit à une table avec la majorité des enseignants soit dehors assis sur le terrain de sports avec les élèves et quelques profs restés plus jeunes dans l'âme. 

Après avoir mangé, nous avons passablement de temps libre et j'en profite pour parler avec des élèves, apprendre l'indonésien ou écrire mon blog parce que mine de rien ça prend du temps. 

L'après-midi, les cours reprennent à 14h00. Nous avons beaucoup plus d'élèves car les plus petits sont à l'école obligatoire le matin et il ne faut pas trop traîner pour réserver une salle de classe, chaque après-midi certains cours devant être donnés à l'extérieur pour faute de place.

Le plus dur est de varier les cours est de s'adapter au niveau des élèves. Celui-ci allant de débutants qui ne connaissent qu'un ou deux mots d'anglais à des jeunes de 20 ans qui maîtrisent parfois la langue de Shakespeare mieux que moi. 

Je ne ferais pas de l'enseignement mon métier mais travailler avec des enfants me plait bien. Ceci me permet surtout d'améliorer mon anglais, d'être plus à l'aise pour parler en public et de trouver chaque jour de nouveaux petits trucs pour rendre le cours intéressant et attractif. 

La journée se termine à 17h00 et il me reste à faire le chemin inverse pour rentrer à la maison. Avec la saison des pluies qui a débuté et des averses de plus en plus fréquentes en fin de journée, celui-ci est beaucoup plus contraignant que le matin. Les bouchons sont aussi plus nombreux et le temps de trajet moyen  est d'une heure trente. J'arrive donc toujours à la maison de nuit et pour l'heure du souper. 

Activités annexes 


YCM ne se résume pas uniquement à l'enseignement mais est une sorte de communauté. 
Le mardi matin, j'ai donc la possibilité d'apprendre à coudre ce qui n'est de loin pas évident et j'ai eu envie plus d'une fois de lancer cette foutue machine mais heureusement ma prof de couture est toujours là pour régler tous mes problèmes en un claquement de doigts. A 11h00, je remplace les aiguilles et autre pied de biche par couteaux et fouets et aide à préparer le repas de midi avec quelques autres élèves.





















Le football et la musique sont très importants en Indonésie et YCM ne déroge pas à la règle. Je crois que ceux-ci devraient être officiellement proclamé comme langues internationales aux cotés de l'anglais. Si je n'ai pas eu besoin d'attendre que Monsieur Planchamp me donne un 3 en percussion car "il ne pouvait pas mettre plus bas"  pour savoir que la musique n'était pas faite pour moi, je peux heureusement communiquer un peu en anglais et avec un ballon. Et ça tombe plutôt bien car nous jouons au foot plusieurs soirs par semaine et organisons de petits tournois. 


Le samedi, je vais aussi très souvent à l'école et nous faisons du basket et du foot de 8h00 à 17h00. C'est génial mais en tout cas aussi fatiguant que trois jours de girons surtout qu'ici il n'y a pas la possibilité de faire de turbos siestes.

Voila, il faut que je retourne en classe alors je ne vais pas vous embêter plus longtemps mais ne manquerais pas de vous raconter mes prochaines aventures. 

PS si cela vous intéresse, vous pouvez aller faire un tour sur le site internet de l'école pour en savoir un petit peu plus, http://www.ciptamandiri.net/ 

Voilà qui résume très bien l'ambiance qui règne à l'école

Dienstag, 7. Oktober 2014

Weekend à Bandung

Ce weekend, dans tous les pays musulmans, était célébré Iduladha qui signifie fête du sacrifice. Cette fête religieuse consiste à faire sacrifices d'agneaux ou de bœufs et de partager la viande avec les plus démunis. Ma famille n'a pas participé à cette célébration mais nous sommes tout de même allés priés samedi matin.

Réveil programmé dès l'aube et à 5h30 nous quittons la maison avec Ayah et Bunda (mes parents d'accueil). La prière a lieu sur un parking aménagé pour l'occasion et de nombreuses personnes sont déjà présentes lorsque nous arrivons. Je suis mon papa d'accueil, la maman allant avec les dames, et me retrouve ainsi au milieu de centaines, ou peut-être même de milliers, de musulmans venus prier.

Chacun installe son tapis de prière au sol et s'assois en tailleur. Nous restons ainsi une trentaine de minutes sans faire de bruits, écoutant simplement l'Imam. Et puis, tout le monde se lève et commence à prier, j'essaie d'imiter les gestes d'Ayah mais ne me sens tout de même pas extrêmement à l'aise. La prière terminée, nous restons assis encore quelques instants et allons rejoindre Bunda pour rentrer à la maison.
















Mes parents m'annoncent que nous allons passer le weekend à Bandung, capitale de la province de Java Occidental avec une population métropolitaine de 7,5 millions d'habitants et d'une densité de population intra muros de 15'330 habitants par kilomètres carrés. Je vais m'arrêter là, tous ces chiffres me donnent le vertige.

Nous arrivons à destination après 4 heures de route mais contrairement à ma sortie à Rangkas Bitung, nous n'avons pas emprunté de petits de chemins mais uniquement de grandes autoroutes qui n'ont pas grand chose à envier à celles que l'on trouve en Suisse.

Nous nous rendons tout d'abord chez les parents de mon papa d'accueil et je peux ainsi voir la maison dans laquelle il a grandi. Petit appartement avec de minuscules pièces surchargées de toutes sortes d'objets mais le plus surprenant reste la cuisine qui est séparée entre l'intérieur et l'extérieur de la maison.



A 17h00, nous allons manger du saté au restaurant. Ce plat très répandu en Indonésie est fait de brochettes de viande accompagnées d'une sauce aux cacahuètes, un véritable délice.

Nous finissons la journée en faisant quelques magasins et trouvons un très bel hôtel pour passer la nuit.


Un copieux petit déjeuner nous est servi en chambre puis nous nous rendons dans le centre ville. Entre les voitures et les scooters il y a plusieurs calèches et chevaux et c'est au milieu de cette immense ville, que pour la première fois de ma vie, je monte à cheval. C'est bien plus sympa que ce que je pensais même si ça remue un peu le ventre.



Le reste de la matinée est consacré au shopping. Cela me passionne toujours autant qu'en Suisse mais la grande différence est qu'ici je suis sans ronchonner et m'amuse à observer les gens sauter sur la moindre promotion.

Nous allons manger chez les grands-parents de la famille. Lorsque nous arrivons, le repas est déjà prêt, nous nous servons et mangeons assis par terre autour de la table basse, nous passons l'après-midi avec eux et reprenons la route pour rentrer à Bogor.



Un weekend sympa, moins mémorable que mon séjour à Rangkas Bitung, mais qui m'a montré encore une fois la gentillesse et la générosité sans limite de ma famille d'accueil. Bonne semaine à toute et à tout ;)


Donnerstag, 2. Oktober 2014

2 jours inoubliables et coupés du monde

Ces deux derniers jours, nous avons fait une sortie avec mes collègues de travail et avons été invités dans le village d'origine de l'un des enseignants dans la région de Rangkas Bitung. Petit village traditionnel, plongé au milieu de la jungle et des rizières et ayant très peu de contacts avec le monde extérieur. 

On dit souvent qu'une image vaut mille mots et je crois, de toute manière, que tous les superlatifs de la langue française ne seraient pas suffisant pour faire partager toutes les émotions que j'ai ressentis ces deux jours. Je vais donc essayer de vous retracer ce petit voyage en photos.



Le 1er jour 








Après être sortis de la ville et de sa circulation, nous avons très vite emprunté des petites routes et de nombreux tronçons comme celui-ci où le chauffeur doit sans cesse zigzaguer pour éviter les plus grands nids-de-poule










Première petite halte pour contempler la vue et manger un premier Mie Baso (soupe de nouilles avec des boulettes de viande) 












Nous avons fait encore quelques arrêts pour nous rafraîchir, nous dégourdir les jambes,...










...nous balader au milieu de magnifiques rizières, prendre deux-trois photos souvenirs et sauter de cailloux en cailloux pour ne pas pas trop se mouiller les pieds dans la rivière

























Nous sommes finalement arrivés dans le village en milieu d'après-midi et avons fait connaissance avec la famille de mon collègue. Ils nous ont servi un très bon repas que nous avons mangé, comme il est coutume de le faire, à même le sol et avec les mains  












Pour digérer, nous avons été nous baigner dans la rivière et nous sommes promenés dans le village...





...où nous avons attiré la curiosité des enfants. D'après mon collègue originaire du village, c'était la première fois qu'ils voyaient des occidentaux 



Nous avons fait quelques parties de cartes, le perdant devant notamment boire un verre ...d'eau cul sec, ça change mais pourquoi pas. Puis, nous sommes allés nous coucher dans salle principale, la même où nous avions mangé et toujours à même le sol. Je dois bien avouer que je ne m'y suis pas vraiment reposé et que la nuit passée sur le parquet pourrait faire passer la roulotte de la jeunesse pour un palace mais cela restera inoubliable

















Le 2ème jour


 

 
Réveillé à 4h30 par l'appel à la prière proclamé depuis le minaret puis par les coqs du village, je décide d'aller prendre une douche dans la salle de bain familiale


Nous avons mangé quelques bananes frites, des galettes de mais frits et du nasi goreng traditionnel riz ... frits pour le déjeuner et sommes partis faire un tour dans les rizières suivis par de nombreux enfants devant aller à l'école



La seule solution pour qu'ils arrêtent de nous suivre était donc d'aller à l'école avec eux où nous avons pu prendre quelques photos. Tous les sourires de ces enfants, à la fois si effrayés et si contents de nous voir, resteront très longtemps gravés dans ma mémoire











Après être rentrés de balade et un peu plus de 2 heures après avoir mangé, la famille de mon collègue nous a, à nouveau, concocté un excellent repas 




Nous avons ensuite repris le chemin du retour sans oublier de faire quelques petits haltes. Tout d'abord dans une station thermale (qui ressemblait plus à une simple piscine en Suisse) mais avec de l'eau chaude provenant du sol volcanique et pour acheter quelques durian; fruits roi au goût délicieux mais à l'odeur si particulière qu'il est souvent interdit dans les transports publics.

Nous avons terminé notre petit voyage comme nous l'avions commencé, en mangeant un dernier Mie Baso à quelques centaines de mètres de l'école

















Des paysages magnifiques, le contraste avec notre vie en Suisse mais surtout des gens merveilleux et accueillants qui n'ont pas hésité à nous ouvrir les portes de leur maison comme à des membres de leur propre famille font que ces deux jours resteront pour moi inoubliables.