Samstag, 6. Dezember 2014

Un Combier à Bogor

3 mois, oui voilà déjà plus de 3 mois que je me suis retrouvé en Indonésie, mêlé à sa population et surtout à sa culture. Si tout se passe extrêmement bien, il a tout de même fallu s’adapter à de multiples petites choses, parfois drôles ou surprenantes mais surtout différentes de nos habitudes et qui forme la culture et la richesse de chaque pays. SI vous avez aimé « Un Indien dans la Ville », je vous propose de prendre connaissance du synopsis d’ « Un Combier à Bogor » en attendant l’achat des droits par une grande maison de disques.




Passer de la Vallée de Joux, cette région si paisible et si belle, même la plus belle du monde selon les dire de beaucoup à une ville de plus d’un million d’habitants qui bouge et grouille en continu à l’image d’une fourmilière géante demande un certain temps d’adaptation mais ce n’est, vous allez le voir, pas la seule différence marquante.  (La majorité des lecteurs de ce blog devaient être surprise que je n’aie pas encore fait la promotion de la Vallée, je me suis donc senti obligé de le faire et en profite pour saluer mes anciens collègues).

 © Vallée de Joux Tourisme
Les Salutations

Je suis certain que vous vous êtes déjà tous retrouvés surpris et très légèrement bête lorsqu’en saluant une amie française, elle s’est retirée après 2 bises. Dans ce cas, les seuls mots qui sortent de votre bouche sont généralement un « Eh oui, chez nous c’est 3 » pour bien montrer que c’est à elle de s’adapter.

Alors en Indonésie, comment salue-t-on les gens ? Ça parait un peu bête comme question mais en fait, ça ne l’est pas tant que ça. Pas de problème de savoir combien on doit faire de bises puisqu’ici, ça ne se fait tout simplement pas (si ce n’est parfois entre deux amies mais c’est plutôt rare). Pour les personnes de notre âge soit on serre la main soit, le plus souvent, il n’y a aucun contact physique ou gestes particuliers mais un simple « Salut ».

Assez banal, me direz-vous ! Oui, mais ce l’est beaucoup moins lorsqu’on s’adresse à une personne plus âgée. Dans ce cas, on s’incline légèrement et on porte la main de la personne plus âgée à son front. Je salue mes parents d’accueil et d’autres personnes de cette manière et les plus jeunes élèves de l’école en font de même avec moi. Il m’arrive parfois de sentir gêner lorsque je veux saluer quelqu’un de cette manière et qu’il me serre simplement la main. Au début, je me demandais si je faisais quelque chose de faux mais après avoir bien observé les gens et leur manière de faire, je crois que c’est simplement parce que je suis étranger. 

Les Indonésiens portent un immense respect aux anciens et ajoutent toujours « Ibu » ou « Ba » qui signifie « Madame/Monsieur » lorsqu’ils s’adressent à eux et n’utilisent jamais le tutoiement pour s’adresser à une personne plus âgée que soit même pour leurs propres parents.

Les Minarets

Peu de personnes le savent mais l’Indonésie est le pays qui compte la plus grande communauté musulmane au monde soit environ 90% de sa population. Les journées sont donc rythmées par les 5 prières quotidiennes et autant d’appel à la prière depuis les minarets ce à quoi s’ajoute assez régulièrement la lecture du Coran également diffusé depuis les haut-parleurs des minarets.

Ces appels à la prière sont assez forts et au début attirent beaucoup notre attention. Mais à l’image d’un morbier ou d’un coucou suisse, on s’y fait très rapidement et la majorité du temps on ne le remarque même plus. Les premiers jours, j’ai eu un peu de mal avec le premier appel à la prière proclamé à 4h30 du matin mais je m’y suis habitué en moins de deux semaines et il ne m’a plus jamais réveillé depuis. 


























Double palme + coupe + challenge définit à l’européen qui devient espion en Indonésie

Bogor est une ville peu touristique et il y est très rare de voir des personnes blanches. Je ne passe donc jamais inaperçu et attire la curiosité de nombreuses personnes, enfants comme adultes. Que ce soit dans le bus, lorsque je marche dans la rue ou dans m’importe quel lieu public les regards se posent sur moi.


Chaque jour, des passants me saluent en s’écriant « Hey Mister » ou me demande comment ça va ce à quoi je réponds avec plaisir mais assez simplement.

D’autres situations sont en revanches légèrement plus gênantes. Lorsque je marche dans la rue, il arrive que quelqu’un m’arrête pour me demander mon nom, d’où je viens, ce que je fais ici ou encore mon numéro de téléphone ce à quoi je réponds avec un petit mensonge en disant que je n’ai malheureusement pas de numéro indonésien.

Certaines personnes remplacent le traditionnel « Hey Mister » généralement adressé à toute les personnes blanches par « Boulé » qui signifie littéralement « Etranger ». Cette dénomination me fait le plus souvent sourire mais peut-être aussi parfois légèrement vexante selon l’âge de l’expéditeur et le ton de sa voix. Je crois que cette appellation n’est dans la majorité des cas pas du tout empreinte de haine ou de xénophobie mais seulement une façon d’appeler les occidentaux.

Quelques soit ces situations, il y a deux façons de réagir. Soit resté très fermé et ne pas répondre soit esquissé un petit sourire et un « Bonjour » qui fera très plaisir à tout le monde et ne coûte rien.  








La salle de bain et les toilettes  

Chez « moi », j’ai plutôt de la chance car la salle de bain est semblable à celle que l’on trouve chez nous si ce n’est que l’eau de la douche est froide et qu’il y a une légère différence avec les toilettes mais vous allez le découvrir dans quelques secondes.  A l’école et dans la grande majorité des foyers, il n’y a pas de douche mais un grand bidon rempli d’eau et un petit saut pour se verser l’eau dessus. Que ce soit chez moi ou à l’école, les premières fois que j’ai pris des douches, c’était à la limite du supplice mais maintenant il m’arrive même de trouver l’eau assez bonne. Et ça a aussi du « positif » puisque ça me permet de rester connecté à quelques stupidités du monde occidental et de participer tous les jours au « Ice Bucket Challenge » bien que celui-ci soit devenu impopulaire encore plus rapidement que François Hollande, il fallait le faire !

Et puis, il y a les toilettes ou les plutôt les toilettes turques. A la maison et dans certains lieux publics, il y a des toilettes normales comme on a l’habitude d’en trouver en Suisse mais le plus souvent, ce sont de simples squats. Dans tous les cas, il n’y a jamais de papier mais soit un jet d’eau soit on utilise la même eau que pour la douche. Beurkkk dégoûtant, immonde, grotesque !! Et bien non, c’est en fait beaucoup plus propre. Vous ne me croyez pas ? Prenons un exemple : 

Il fait beau et vous en profitez pour vous occuper de votre jardin. En plus du fait que cela ne serve pas à grand-chose car que vos pauvres petites salades vont probablement se prendre la grêle ou se faire manger par les limaces, vous avez les mains sales. Vous pouvez soit les laver avec un bout de mouchoir soit avec de l’eau. Même sans utiliser de savon, vous remarquerez que l’eau est bien plus efficace. Eh bien, figurez-vous que cela fonctionne la même chose avec votre postérieur.

A chaque fois que j’ai eu l’occasion de me rendre chez des amis de l’école, ce qui m’a le plus frappé sont les toilettes. Imaginez une petite pièce sombre de 2m2 avec un grand bidon d’eau, des toilettes turcs, quelques produits douche et brosses à dent posés sur un rebord en bois et c’est tout. Pourtant, il se serve de cette pièce pour leurs commissions et se doucher mais aussi laver la vaisselle ou faire la lessive. 

La main droite

La main droite ? Surprenant comme titre, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ??

Les Indonésiens comme d’autres peuples asiatiques portent une grande importance au fait d’effectuer de nombreux gestes uniquement avec la main droite. Manger, désigner quelque chose, donner de l’argent ou n’importe quel objet avec la main gauche est impoli et peut être perçu comme une grande marque d’irrespect. Il arrive qu’ils soient obligés de le faire s’ils sont par exemple très chargés ou dans un transport public bondé et qu’il est difficile de se retourner de manière adéquate pour payer avec la main droite. Dans ce cas, il s’empresse de s’excuser ou ajoute « Ambil dulu » qui signifie littéralement « Prends en premier » qu’on pourrait traduire dans ce cas par « Je te laisse le prendre ».

La main gauche est utilisée pour une seule et unique activité. Ça vous dit quelque chose si je vous parle de jardinage ? Non, non pas pour ramasser les limaces.

Au début, je devais me concentrer pour ne pas commettre d’impaire mais après quelques semaines de pratique, cela me surprend lorsque je regarde un film européen ou américain et que les acteurs échangent avec la main gauche. 

S’asseoir par terre

Les Indonésiens adorent s’asseoir à même le sol. Pour manger, pour discuter, pour jouer aux cartes, ou encore pour utiliser un ordinateur ils aiment ne faire qu'un avec le sol

A l’école par exemple, nous avons logiquement de nombreuses tables mais aucun élève ne les utilise pour manger, ils préfèrent manger assis par terre. Mais cela ne fonctionne pas uniquement pour les enfants mais aussi pour mes parents d’accueil ou pour la grand-maman. Mon papa d’accueil passe, par exemple, toutes ces soirées assis par terre juste devant le canapé et pourtant il est plutôt confortable.

Je dois bien avouer que je n’ai toujours pas compris les biens faits de s’asseoir au sol si ce n’est qu’ils sont tous d’une extrême souplesse et que je passe toujours pour un petit rigolo lorsque l'on fait un petit échauffement avant de jouer au foot. 




N’utiliser que la main droite, prier cinq fois par jour ou saluer son aîné en portant sa main à notre front sont des habitudes qui peuvent paraître étranges car différentes des nôtres mais ici ce sont des activités quotidiennes et qui se font tout naturellement. On peut donc se demander ce qui frapperait un Indonésien en visite en Suisse ; utiliser un couteau pour manger, conserver ses déchets dans son sac en attendant de trouver une poubelle, aimer passer tout un dimanche à table, pouvoir boire l'eau directement au robinet, aimer faire la grasse matinée …. ?

Tout ceci n’est qu’un échantillon  de la culture indonésienne, j’aurais pu vous parler de beaucoup d’autres choses encore mais peut-être qu’un jour vous aurez l’envie de les observer par vous-mêmes car la culture indonésienne est très riche et vaut la peine d’être découverte.

A bientôt pour de nouvelles aventures et n’oubliez pas d’aller faire un tour à la Vallée car cette région aussi mérite d’être découverte. 

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