Freitag, 23. Januar 2015

Déjà la fin

Mes bagages sont faits, une partie des adieux aussi et demain je m'envole pour Singapour ce qui signifie la fin de mon programme avec AFS. J'aimerais vous résumer cette dernière semaine en photo car elle a été bien chargée et je n'ai pas eu le temps de beaucoup écrire ces derniers temps.

Un dernier weekend entre potes

Le weekend dernier, je suis allé dans un village à environ 2h30 de route de Bogor chez l'un des élèves de l'école. Nous étions 5 élèves, un prof et moi, tous des copains avec qui je me suis extrêmement bien entendu tout au long de mon séjour.

Le trajet est long et les Angkot pas très confortables pour les longs trajets mais on rigole bien. Un premier arrêt dans un marché traditionnel afin d'acheter de quoi manger pour le weekend, puis nous arrivons finalement à destination, une jolie petite maison située au bord des rizières et avec une très belle vue sur les environs. 



















Après un petit casse-croûte, nous allons nous immiscer dans une partie de foot entre les enfants du village et les lançons au défi pour un petit match. Ils jouent sur l'un des seul espace plat du village et sur un véritable terrain de boue. Notre principale préoccupation étant de ne pas trop se salir, nous nous faisons lamentablement battre par des enfants de 10 ans mais l'important n'est pas là. 




Puis nous partons nous balader dans les rizières aux alentours du village et montons au sommet d'une colline pour admirer les coucher du soleil. En chemin, ma tongue a décidé de passer l'arme à gauche et je ferai le chemin du retour à pieds nus, heureusement ce n'est pas bien loin et cela ne nous a pas empêché de prendre quelques belles photos 




Et puis, il est temps de se faire à manger. Nous cuisions le poulet dans la même pièce qui sert de salle de bain...
....Et dégustons tout ça de manière très traditionnelle et avec les mains où plutôt la main droite



Quelques jeux avec les petits frères et sœurs et il est temps d'aller dormir 



En effet, le lendemain matin nous nous levons à 5h30, la première prière de la journée devant être faite au lever du soleil et partons pour faire un jogging à 6h00 du matin. Les pentes ardues auront raison de notre motivation et ce sera finalement une bonne petite marche...

...Entre rizières,

...Forêts,

...Quelques petites rivières,


 Et sans oublier quelques photos de groupe, les Indonésiens se sentant obligés d'immortaliser chaque lieux visités

Nous arrivons finalement à destination, une magnifique chute d'eau et nous y baignerons que très rapidement car l'eau est froide 


En début d'après-midi, nous rentrons à Bogor en Angkot, ce weekend aura été vraiment super et je commence à me rendre compte que leur joie de vivre et leur bonne humeur permanente vont beaucoup me manquer




















Un repas au restaurant avec les collègues

Le lundi à midi, je décide d'inviter tous mes collègues au restaurant pour les remercier de leur gentillesse et passer un moment tous ensemble. Excellent repas avec plusieurs plats posés au centre de la table et dont tout le monde se sert comme il l'entend. Tout ça au prix de CHF 70.- (taux plancher supprimé) pour 18 personnes et excellents jus de fruits compris.


Une dernière partie de foot

Tour au long de mes 5 mois passés ici, nous avons très souvent joués au foot à l'école et pour marquer le coup nous avons décidé de louer une salle pour pouvoir jouer sur un vrai terrain de futsal. Deux heures d'engagement, de beaux buts, d'incroyables loupés mais surtout beaucoup de rire et de bonne humeur comme chaque minutes passées en leur compagnie.




Duren Warso (jardin de durian)

dernière sortie avec l'équipe "Tourisme and Guiding" composée de 4 élèves de l'école qui font visiter Bogor et les alentours aux différents invités de l'école et auxquels j'ai eu la chance de m'y joindre plusieurs fois. 

Nous nous rendons dans un parc où poussent de nombreux durians, fruits très répandu et presque mythique en Asie du Sud-Est mais inconnu chez nous. Ce fruit ne laisse absolument personne indifférent, l'odeur est très forte le gout doux mais très particulier. On adore ou on déteste, personnellement je suis fan !  Nous dégustons quelques fruits et allons nous promener dans le parc malgré la pluie qui tombe en continu.

















































Fête de départ

Le jour que je redoutais est finalement arrivé et il a été temps de dire au revoir à tous mes potes de l'école, parce que oui ce sont beaucoup plus que de simples collègues ou élèves mais des personnes que j’apprécie profondément et qui vont beaucoup me manquer.

Pour l'occasion, le conseil d'élève a créé un décor à la foi hivernal et militaire afin que je ne sois pas trop bouleversé en arrivant en Suisse et encore moins dans la région de Thoune d'ici quelques semaines. 

Plusieurs élèves chantent des chansons, m'offrent un cadeaux et veulent prendre une dernière photo avec moi. J'ai aussi le droit à une vidéo et à calendrier 2015 retraçant mon expérience au sein de l'association ainsi qu'un à diplôme. 

L'émotion est très forte et il est difficile de s’imaginer que c'est pour certains la dernière fois que je les verrai mais si c'est certains, je reviendrai !























Je m'envole donc demain pour Singapour où j'y resterai trois jours avant de revenir 3 semaines en Indonésie pour voyager. Je récrirai peut-être sur ce blog uniquement à la fin de mes vacances parce que j'ai décidé pour des raisons pratique de ne pas prendre mon ordinateur avec moi et surtout, je vais passer une bonne partie de mon voyage loin des sentiers touristiques et risque donc de trouver que très peu de connexion internet.

J'aimerai remercier du fond du cœur toutes les personnes qui ont fait que cette expérience restera inoubliable. Ma famille d'accueil d'une générosité extrême, toutes les personnes que j'ai côtoyé à l'école pour leur sourire et leur gentillesse, les personnes d'AFS que ce soit en Suisse ou en Indonésie qui ont toujours répondu très rapidement à toutes mes questions et qui font que cette organisation fonctionne à merveille, mes parents qui m'ont autorisé à partir et toutes les personnes qui ont suivis se bloguent et m'ont obligé à essayer de faire quelque chose qui soit agréable à lire.


Sonntag, 4. Januar 2015

Partir,Découvrir, Apprendre

4 mois, qu’est-ce que c’est 4 mois ? Plus de 120 jours. Oui, mais pas seulement, ça représente également la période depuis que j’ai quitté la Suisse et mon petit cocon familial pour découvrir une nouvelle façon de vivre  à l’autre bout du monde.  4 mois, c’est à la fois extrêmement court et très long. Court, parce que cela passe à une vitesse folle. On essaie de compter tout d’abord les jours, puis les semaines et maintenant les mois mais cela ne change pas grand-chose. Ça défile à toute allure et je suis désormais entré dans le dernier mois de mon programme alors que j’ai l’impression d’avoir quitté ma famille il n’y a que quelques jours. Et puis en y réfléchissant un petit peu plus, c’est tout de même passablement long. En 4 mois, on en apprend des choses, beaucoup de choses mêmes. Je crois d’ailleurs que ces 4 derniers mois ont été les plus enrichissants de ma courte vie. J’ai appris les bases de l’indonésien, énormément de nouvelles connaissances historiques et géographiques au sujet de cet immense pays qui s’étend sur 5'000 km (soit la distance de Londres à Bagdad !),  mon anglais est beaucoup plus fluant que lors de mon arrivée, j’ai appris à enseigner  ou encore à manger avec les mains de manière propre. J’ai aussi appris énormément de choses qui sont plus difficilement quantifiable mais qui dans un monde toujours plus individualisme me semblent très importantes.

« Apprendre », j’aimerais revenir sur ce mot. Il est peut-être l’un des plus beaux et des plus importants de la langue française aux cotés de « Merci » et « Respect ». On apprend à marcher, à parler, à jouer, à lire, à compter, à aimer ou encore à se créer une opinion. Personne n’a appris à faire du vélo en regardant le tour de France mais en essayant, en chutant et en se relevant car « Apprendre » est souvent indissociable au mot « Découvrir ».

Que ce soit lors de mes voyages avec mes parents et mon frère ou encore plus lors de mon programme en Indonésie, je suis persuadé que j’ai toujours beaucoup plus appris à la découverte du monde que si j’étais resté en Suisse bien qu’on ait manqué plusieurs semaines d’école.

Pour beaucoup, le monde en dehors de l’Europe se résume à quelques magnifiques images vues dans un livre ou à la télévision, de deux semaines de vacances passées dans un club Med ou de tout ce que l’on entend dans les médias ; une Russie qui fait peur, une épidémie qui se propage en Afrique, un Etat Islamique qui sombre dans la folie, des tueries à répétition dans les écoles américaines. Mais résumer le monde qui nous entoure à cela, serait, je crois, une grande erreur. Notre planète dénombre en réalité des milliers de cultures et d’ethnies différentes, regorge de millions d’endroits inouïs et enchanteurs  et compte sept milliards d’êtres humains pour autant de sourires et de façon de penser. Pour en connaître ne serait-ce qu’une infime partie, la seule solution est de partir, partir à leur découverte.

























Faire un programme volontaire n’est peut-être pas la meilleure solution pour s’émerveiller devant des milliers de paysages car contrairement à un voyage, il faut toujours rentrer au même point de chute. En revanche, ce programme m’a permis d’être au plus proche de la population indonésienne et de sa culture bien davantage que n’importe quel voyage. J’ai notamment assisté à pas moins de 5 mariages allant de celui d’une famille aisée avec des centaines d’invités, des danseurs traditionnels, une salle magnifique et un buffet à faire pâlir Obélix à celui d’une famille défavorisée dont le mariage s’est déroulé dans leur petite maison décorée pour l’occasion avec quelques chaises et tabourets installés dans la minuscule ruelle qui longe le domicile afin d’accueillir quelques invités. J’ai pu déguster presque tous ces plats que l’on mange au bord de la rue et qui sont proposés par des  vendeurs  ambulants pour moins de  60 centimes suisses avec thé à volonté offert ou encore me balader dans un marché traditionnel avec un ami indonésien et voir comment marche les négociations.
















































L’Indonésie est le symbole de ces pays émergents en passe de devenir des grandes puissances économiques mondiales mais dont la situation de la majorité de la population reste précaire. Cette année, l’Indonésie est l’état qui a compté le plus de nouveaux millionnaires mais environ 40% de sa population continue de vivre avec moins de deux Dollars US par jour.  Tout au long de ces 4 mois, j’ai pu vivre partagé entre ces deux mondes qui vivent l’un à côté de l’autre mais dont tout oppose. D’un côté ma famille d’accueil qui m’a tout offert, une magnifique maison, des nuits dans de très beaux hôtels, des desserts presque tous les jours, plusieurs repas au restaurant et bien d’autres choses dont je ne saurais vous décrire. De l’autre côté, mes collègues et amis de l’école qui vivent dans des zones d’habitations appelées « Kampung », sortes de bidonvilles - mais avec des maisons en dur - dont on n’imagine pas la présence lorsque l’on se promène dans les rues principales de la ville. Mais une fois rentré dans ces « Kampung », ce sont des centaines de petites maisons collées les unes aux autres traversées par des minuscules ruelles d’un mètre de large qui font office de labyrinthe. Grâce à ce programme, j’ai pu découvrir ces petites maisons qui ne comptent qu’une pièce commune, sans tables et avec pour cuisine des réchauds à gaz posés à même le sol, et 2 à 3 petites chambres de 4 m2 où vivent entre 7 à 8 personnes.



Mais ce que je retiendrai surtout de cette expérience ce sont tous ces sourires, ces moments partagés avec ma famille d’accueil ou à l’école, ces centaines de « Hello Mister » criés par les enfants ravis de voir un étranger passé devant leur maison, cet accueil extraordinaires reçu partout où je suis allé et cette générosité sans limite du peuple indonésien.

J’aimerai conclure en citant les mots de Mahatma Gandhi « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours » et me permettrais de rajouter que selon moi, ces deux phrases ne sont pas contradictoires mais complémentaire parce que l’on peut vivre en apprenant mais surtout apprendre en vivant.


Samstag, 6. Dezember 2014

Un Combier à Bogor

3 mois, oui voilà déjà plus de 3 mois que je me suis retrouvé en Indonésie, mêlé à sa population et surtout à sa culture. Si tout se passe extrêmement bien, il a tout de même fallu s’adapter à de multiples petites choses, parfois drôles ou surprenantes mais surtout différentes de nos habitudes et qui forme la culture et la richesse de chaque pays. SI vous avez aimé « Un Indien dans la Ville », je vous propose de prendre connaissance du synopsis d’ « Un Combier à Bogor » en attendant l’achat des droits par une grande maison de disques.




Passer de la Vallée de Joux, cette région si paisible et si belle, même la plus belle du monde selon les dire de beaucoup à une ville de plus d’un million d’habitants qui bouge et grouille en continu à l’image d’une fourmilière géante demande un certain temps d’adaptation mais ce n’est, vous allez le voir, pas la seule différence marquante.  (La majorité des lecteurs de ce blog devaient être surprise que je n’aie pas encore fait la promotion de la Vallée, je me suis donc senti obligé de le faire et en profite pour saluer mes anciens collègues).

 © Vallée de Joux Tourisme
Les Salutations

Je suis certain que vous vous êtes déjà tous retrouvés surpris et très légèrement bête lorsqu’en saluant une amie française, elle s’est retirée après 2 bises. Dans ce cas, les seuls mots qui sortent de votre bouche sont généralement un « Eh oui, chez nous c’est 3 » pour bien montrer que c’est à elle de s’adapter.

Alors en Indonésie, comment salue-t-on les gens ? Ça parait un peu bête comme question mais en fait, ça ne l’est pas tant que ça. Pas de problème de savoir combien on doit faire de bises puisqu’ici, ça ne se fait tout simplement pas (si ce n’est parfois entre deux amies mais c’est plutôt rare). Pour les personnes de notre âge soit on serre la main soit, le plus souvent, il n’y a aucun contact physique ou gestes particuliers mais un simple « Salut ».

Assez banal, me direz-vous ! Oui, mais ce l’est beaucoup moins lorsqu’on s’adresse à une personne plus âgée. Dans ce cas, on s’incline légèrement et on porte la main de la personne plus âgée à son front. Je salue mes parents d’accueil et d’autres personnes de cette manière et les plus jeunes élèves de l’école en font de même avec moi. Il m’arrive parfois de sentir gêner lorsque je veux saluer quelqu’un de cette manière et qu’il me serre simplement la main. Au début, je me demandais si je faisais quelque chose de faux mais après avoir bien observé les gens et leur manière de faire, je crois que c’est simplement parce que je suis étranger. 

Les Indonésiens portent un immense respect aux anciens et ajoutent toujours « Ibu » ou « Ba » qui signifie « Madame/Monsieur » lorsqu’ils s’adressent à eux et n’utilisent jamais le tutoiement pour s’adresser à une personne plus âgée que soit même pour leurs propres parents.

Les Minarets

Peu de personnes le savent mais l’Indonésie est le pays qui compte la plus grande communauté musulmane au monde soit environ 90% de sa population. Les journées sont donc rythmées par les 5 prières quotidiennes et autant d’appel à la prière depuis les minarets ce à quoi s’ajoute assez régulièrement la lecture du Coran également diffusé depuis les haut-parleurs des minarets.

Ces appels à la prière sont assez forts et au début attirent beaucoup notre attention. Mais à l’image d’un morbier ou d’un coucou suisse, on s’y fait très rapidement et la majorité du temps on ne le remarque même plus. Les premiers jours, j’ai eu un peu de mal avec le premier appel à la prière proclamé à 4h30 du matin mais je m’y suis habitué en moins de deux semaines et il ne m’a plus jamais réveillé depuis. 


























Double palme + coupe + challenge définit à l’européen qui devient espion en Indonésie

Bogor est une ville peu touristique et il y est très rare de voir des personnes blanches. Je ne passe donc jamais inaperçu et attire la curiosité de nombreuses personnes, enfants comme adultes. Que ce soit dans le bus, lorsque je marche dans la rue ou dans m’importe quel lieu public les regards se posent sur moi.


Chaque jour, des passants me saluent en s’écriant « Hey Mister » ou me demande comment ça va ce à quoi je réponds avec plaisir mais assez simplement.

D’autres situations sont en revanches légèrement plus gênantes. Lorsque je marche dans la rue, il arrive que quelqu’un m’arrête pour me demander mon nom, d’où je viens, ce que je fais ici ou encore mon numéro de téléphone ce à quoi je réponds avec un petit mensonge en disant que je n’ai malheureusement pas de numéro indonésien.

Certaines personnes remplacent le traditionnel « Hey Mister » généralement adressé à toute les personnes blanches par « Boulé » qui signifie littéralement « Etranger ». Cette dénomination me fait le plus souvent sourire mais peut-être aussi parfois légèrement vexante selon l’âge de l’expéditeur et le ton de sa voix. Je crois que cette appellation n’est dans la majorité des cas pas du tout empreinte de haine ou de xénophobie mais seulement une façon d’appeler les occidentaux.

Quelques soit ces situations, il y a deux façons de réagir. Soit resté très fermé et ne pas répondre soit esquissé un petit sourire et un « Bonjour » qui fera très plaisir à tout le monde et ne coûte rien.  








La salle de bain et les toilettes  

Chez « moi », j’ai plutôt de la chance car la salle de bain est semblable à celle que l’on trouve chez nous si ce n’est que l’eau de la douche est froide et qu’il y a une légère différence avec les toilettes mais vous allez le découvrir dans quelques secondes.  A l’école et dans la grande majorité des foyers, il n’y a pas de douche mais un grand bidon rempli d’eau et un petit saut pour se verser l’eau dessus. Que ce soit chez moi ou à l’école, les premières fois que j’ai pris des douches, c’était à la limite du supplice mais maintenant il m’arrive même de trouver l’eau assez bonne. Et ça a aussi du « positif » puisque ça me permet de rester connecté à quelques stupidités du monde occidental et de participer tous les jours au « Ice Bucket Challenge » bien que celui-ci soit devenu impopulaire encore plus rapidement que François Hollande, il fallait le faire !

Et puis, il y a les toilettes ou les plutôt les toilettes turques. A la maison et dans certains lieux publics, il y a des toilettes normales comme on a l’habitude d’en trouver en Suisse mais le plus souvent, ce sont de simples squats. Dans tous les cas, il n’y a jamais de papier mais soit un jet d’eau soit on utilise la même eau que pour la douche. Beurkkk dégoûtant, immonde, grotesque !! Et bien non, c’est en fait beaucoup plus propre. Vous ne me croyez pas ? Prenons un exemple : 

Il fait beau et vous en profitez pour vous occuper de votre jardin. En plus du fait que cela ne serve pas à grand-chose car que vos pauvres petites salades vont probablement se prendre la grêle ou se faire manger par les limaces, vous avez les mains sales. Vous pouvez soit les laver avec un bout de mouchoir soit avec de l’eau. Même sans utiliser de savon, vous remarquerez que l’eau est bien plus efficace. Eh bien, figurez-vous que cela fonctionne la même chose avec votre postérieur.

A chaque fois que j’ai eu l’occasion de me rendre chez des amis de l’école, ce qui m’a le plus frappé sont les toilettes. Imaginez une petite pièce sombre de 2m2 avec un grand bidon d’eau, des toilettes turcs, quelques produits douche et brosses à dent posés sur un rebord en bois et c’est tout. Pourtant, il se serve de cette pièce pour leurs commissions et se doucher mais aussi laver la vaisselle ou faire la lessive. 

La main droite

La main droite ? Surprenant comme titre, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ??

Les Indonésiens comme d’autres peuples asiatiques portent une grande importance au fait d’effectuer de nombreux gestes uniquement avec la main droite. Manger, désigner quelque chose, donner de l’argent ou n’importe quel objet avec la main gauche est impoli et peut être perçu comme une grande marque d’irrespect. Il arrive qu’ils soient obligés de le faire s’ils sont par exemple très chargés ou dans un transport public bondé et qu’il est difficile de se retourner de manière adéquate pour payer avec la main droite. Dans ce cas, il s’empresse de s’excuser ou ajoute « Ambil dulu » qui signifie littéralement « Prends en premier » qu’on pourrait traduire dans ce cas par « Je te laisse le prendre ».

La main gauche est utilisée pour une seule et unique activité. Ça vous dit quelque chose si je vous parle de jardinage ? Non, non pas pour ramasser les limaces.

Au début, je devais me concentrer pour ne pas commettre d’impaire mais après quelques semaines de pratique, cela me surprend lorsque je regarde un film européen ou américain et que les acteurs échangent avec la main gauche. 

S’asseoir par terre

Les Indonésiens adorent s’asseoir à même le sol. Pour manger, pour discuter, pour jouer aux cartes, ou encore pour utiliser un ordinateur ils aiment ne faire qu'un avec le sol

A l’école par exemple, nous avons logiquement de nombreuses tables mais aucun élève ne les utilise pour manger, ils préfèrent manger assis par terre. Mais cela ne fonctionne pas uniquement pour les enfants mais aussi pour mes parents d’accueil ou pour la grand-maman. Mon papa d’accueil passe, par exemple, toutes ces soirées assis par terre juste devant le canapé et pourtant il est plutôt confortable.

Je dois bien avouer que je n’ai toujours pas compris les biens faits de s’asseoir au sol si ce n’est qu’ils sont tous d’une extrême souplesse et que je passe toujours pour un petit rigolo lorsque l'on fait un petit échauffement avant de jouer au foot. 




N’utiliser que la main droite, prier cinq fois par jour ou saluer son aîné en portant sa main à notre front sont des habitudes qui peuvent paraître étranges car différentes des nôtres mais ici ce sont des activités quotidiennes et qui se font tout naturellement. On peut donc se demander ce qui frapperait un Indonésien en visite en Suisse ; utiliser un couteau pour manger, conserver ses déchets dans son sac en attendant de trouver une poubelle, aimer passer tout un dimanche à table, pouvoir boire l'eau directement au robinet, aimer faire la grasse matinée …. ?

Tout ceci n’est qu’un échantillon  de la culture indonésienne, j’aurais pu vous parler de beaucoup d’autres choses encore mais peut-être qu’un jour vous aurez l’envie de les observer par vous-mêmes car la culture indonésienne est très riche et vaut la peine d’être découverte.

A bientôt pour de nouvelles aventures et n’oubliez pas d’aller faire un tour à la Vallée car cette région aussi mérite d’être découverte. 

Samstag, 22. November 2014

Ma famille d'accueil

Afin d'être au plus près de la culture du pays et de sa population, la majorité des volontaires engagés avec AFS sont logés dans une famille d'accueil ce qui est mon cas.

AFS Indonésie a trouvé pour moi une famille avec beaucoup d'expérience dans le domaine de l'accueil puisque cela fait depuis 2007 qu'ils accueillent régulièrement des jeunes étrangers, généralement pour une durée d'une année.



Mes trois premiers mois sont passés très vite et me souviens de ma première rencontre avec ma famille d'accueil. L'impression avait été très bonne mais les présentations passées, on ne savait pas trop quoi se dire et le trajet jusqu'à la maison s'était fait en silence. Aujourd'hui, les choses ont bien changé et me sens très à l'aise au sein de cette famille.

D'un point de vue économique, ma famille est aisée si ce n'est très aisée. Je ne connais évidemment pas leur revenu mais il est largement supérieur à la moyenne salariale du pays qui est d'environ 140.- par mois.

Tout d'abord, la maison est spacieuse et ressemble à une jolie villa suisse. Sur deux étages, elle compte deux salles de bains, cinq chambres, une cuisine et un salon ce qui est un luxe dans un pays où la majorité de la population vit dans des maisons ne possédant qu'une seule pièce commune faisant  également office de cuisine et ne possède qu'une ou deux pièces supplémentaires.

Pour entretenir cette belle maison, ma famille d'accueil a un couple de domestique qui s'occupe de tout, cuisiner, nettoyer la maison, faire la lessive mais aussi donner à manger ou doucher mon petit frère d'accueil. Ils sont tous les deux très sympathiques mais ne parlent pas l'anglais, c'est donc compliqué pour moi d'avoir de longues conversations avec eux. Au début, il m'était étrange de ne m'occuper de rien à la maison mais ici, c'est très commun pour les familles aisées d'avoir des domestiques et suis le seul - avec mon papa d'accueil, parfois - à leur dire "merci" lorsqu'ils me rendent un service.

Mes deux parents travaillent à des tâches administratives dans de grandes entreprises nationales. Je ne sais pas exactement ce que fait ma maman d'accueil mais mon papa d'accueil a un poste à responsabilité et possède un immense bureau d'environ 20 m2 pour lui tout seul.

























Mes deux grands frères d'accueil de 21 et 25 ans étudient dans des universités à Jakarta ce qui est aussi un luxe dans un pays où l'éducation supérieure est très chère et inaccessibles pour un grand nombre de familles.

Mon petit frère d'accueil n'a que 6 ans mais il parle déjà bien l'anglais et pour cause il est inscrit dans une école privée et reçoit des cours particuliers d'anglais depuis l'âge de deux ans.

Mais la situation économique est heureusement pas le plus important et ils sont tous aussi riches d'un point de vue humain.

J'adore sincèrement mon papa d'accueil et passe de nombreuses soirées à parler avec lui. C'est quelqu'un de très intéressant et d'ouvert sur le monde, avec qui l'on peut discuter au sujet de nombreuses choses. Il est également d'une générosité sans limite et son calme en toute circonstance est assez impressionnant.



Ma maman d'accueil parle assez peu l'anglais et j'ai donc un petit peu moins de contact avec elle. Elle est également très gentille mais ses paroles sont parfois un petit peu plus sèches, notamment lorsqu'elles s'adressent à ses domestiques.

Mais deux grands frères d'accueil vivent à Jakarta et ne rentrent qu’occasionnellement le weekend. J'ai cependant toujours du plaisir à les voir et m'entends très bien avec eux deux.

Mon petit frère d'accueil est généralement très agréable et souriant mais il pique fréquemment de petites crises pour obtenir ce qu'il désire et ça marche à tous les coups. Cela me surprend toujours mais on n'a pas tous les mêmes concepts de l'éducation et me garderai de critiquer puisqu'il paraît que ce n'est pas si facile d'avoir des enfants.

J'aimerai les remercier infiniment de m'accueillir au sein de leur famille durant cinq mois . Grâce à eux, je peux découvrir chaque jour un peu plus de cette culture que j'aime tant et vivre un rêve.