Sonntag, 4. Januar 2015

Partir,Découvrir, Apprendre

4 mois, qu’est-ce que c’est 4 mois ? Plus de 120 jours. Oui, mais pas seulement, ça représente également la période depuis que j’ai quitté la Suisse et mon petit cocon familial pour découvrir une nouvelle façon de vivre  à l’autre bout du monde.  4 mois, c’est à la fois extrêmement court et très long. Court, parce que cela passe à une vitesse folle. On essaie de compter tout d’abord les jours, puis les semaines et maintenant les mois mais cela ne change pas grand-chose. Ça défile à toute allure et je suis désormais entré dans le dernier mois de mon programme alors que j’ai l’impression d’avoir quitté ma famille il n’y a que quelques jours. Et puis en y réfléchissant un petit peu plus, c’est tout de même passablement long. En 4 mois, on en apprend des choses, beaucoup de choses mêmes. Je crois d’ailleurs que ces 4 derniers mois ont été les plus enrichissants de ma courte vie. J’ai appris les bases de l’indonésien, énormément de nouvelles connaissances historiques et géographiques au sujet de cet immense pays qui s’étend sur 5'000 km (soit la distance de Londres à Bagdad !),  mon anglais est beaucoup plus fluant que lors de mon arrivée, j’ai appris à enseigner  ou encore à manger avec les mains de manière propre. J’ai aussi appris énormément de choses qui sont plus difficilement quantifiable mais qui dans un monde toujours plus individualisme me semblent très importantes.

« Apprendre », j’aimerais revenir sur ce mot. Il est peut-être l’un des plus beaux et des plus importants de la langue française aux cotés de « Merci » et « Respect ». On apprend à marcher, à parler, à jouer, à lire, à compter, à aimer ou encore à se créer une opinion. Personne n’a appris à faire du vélo en regardant le tour de France mais en essayant, en chutant et en se relevant car « Apprendre » est souvent indissociable au mot « Découvrir ».

Que ce soit lors de mes voyages avec mes parents et mon frère ou encore plus lors de mon programme en Indonésie, je suis persuadé que j’ai toujours beaucoup plus appris à la découverte du monde que si j’étais resté en Suisse bien qu’on ait manqué plusieurs semaines d’école.

Pour beaucoup, le monde en dehors de l’Europe se résume à quelques magnifiques images vues dans un livre ou à la télévision, de deux semaines de vacances passées dans un club Med ou de tout ce que l’on entend dans les médias ; une Russie qui fait peur, une épidémie qui se propage en Afrique, un Etat Islamique qui sombre dans la folie, des tueries à répétition dans les écoles américaines. Mais résumer le monde qui nous entoure à cela, serait, je crois, une grande erreur. Notre planète dénombre en réalité des milliers de cultures et d’ethnies différentes, regorge de millions d’endroits inouïs et enchanteurs  et compte sept milliards d’êtres humains pour autant de sourires et de façon de penser. Pour en connaître ne serait-ce qu’une infime partie, la seule solution est de partir, partir à leur découverte.

























Faire un programme volontaire n’est peut-être pas la meilleure solution pour s’émerveiller devant des milliers de paysages car contrairement à un voyage, il faut toujours rentrer au même point de chute. En revanche, ce programme m’a permis d’être au plus proche de la population indonésienne et de sa culture bien davantage que n’importe quel voyage. J’ai notamment assisté à pas moins de 5 mariages allant de celui d’une famille aisée avec des centaines d’invités, des danseurs traditionnels, une salle magnifique et un buffet à faire pâlir Obélix à celui d’une famille défavorisée dont le mariage s’est déroulé dans leur petite maison décorée pour l’occasion avec quelques chaises et tabourets installés dans la minuscule ruelle qui longe le domicile afin d’accueillir quelques invités. J’ai pu déguster presque tous ces plats que l’on mange au bord de la rue et qui sont proposés par des  vendeurs  ambulants pour moins de  60 centimes suisses avec thé à volonté offert ou encore me balader dans un marché traditionnel avec un ami indonésien et voir comment marche les négociations.
















































L’Indonésie est le symbole de ces pays émergents en passe de devenir des grandes puissances économiques mondiales mais dont la situation de la majorité de la population reste précaire. Cette année, l’Indonésie est l’état qui a compté le plus de nouveaux millionnaires mais environ 40% de sa population continue de vivre avec moins de deux Dollars US par jour.  Tout au long de ces 4 mois, j’ai pu vivre partagé entre ces deux mondes qui vivent l’un à côté de l’autre mais dont tout oppose. D’un côté ma famille d’accueil qui m’a tout offert, une magnifique maison, des nuits dans de très beaux hôtels, des desserts presque tous les jours, plusieurs repas au restaurant et bien d’autres choses dont je ne saurais vous décrire. De l’autre côté, mes collègues et amis de l’école qui vivent dans des zones d’habitations appelées « Kampung », sortes de bidonvilles - mais avec des maisons en dur - dont on n’imagine pas la présence lorsque l’on se promène dans les rues principales de la ville. Mais une fois rentré dans ces « Kampung », ce sont des centaines de petites maisons collées les unes aux autres traversées par des minuscules ruelles d’un mètre de large qui font office de labyrinthe. Grâce à ce programme, j’ai pu découvrir ces petites maisons qui ne comptent qu’une pièce commune, sans tables et avec pour cuisine des réchauds à gaz posés à même le sol, et 2 à 3 petites chambres de 4 m2 où vivent entre 7 à 8 personnes.



Mais ce que je retiendrai surtout de cette expérience ce sont tous ces sourires, ces moments partagés avec ma famille d’accueil ou à l’école, ces centaines de « Hello Mister » criés par les enfants ravis de voir un étranger passé devant leur maison, cet accueil extraordinaires reçu partout où je suis allé et cette générosité sans limite du peuple indonésien.

J’aimerai conclure en citant les mots de Mahatma Gandhi « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours » et me permettrais de rajouter que selon moi, ces deux phrases ne sont pas contradictoires mais complémentaire parce que l’on peut vivre en apprenant mais surtout apprendre en vivant.


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